Déjà pour un nouveau billet la première question qui se pose est : quel titre ? Non, faut pas croire, ce n'est pas si facile que ça. Dans les journaux il y a des personnes qui sont payées uniquement pour mettre des titres et des sous-titres aux articles écrits par les journalistes. Je suppose qu'il doit y avoir un nom pour ce métier ! Titreur ? Donc j'ai donné dans le facile et le plus simple : mon nouveau billet s'appelle nouveau billet ! Aujourd'hui 4 novembre 2011 je "célèbre" le 17 éme mois de mon accident. Est-ce qu'on peut mettre un possessif à ce mot : accident ? Faudra réfléchir à cette question. L'autre jour à la radio (France-culture est la seule que j'écoute dans ma voiture, je ne sais pas encore mémoriser les stations dans ma nouvelle auto, donc j'alterne seulement avec l'écoute de CD...), l'autre jour donc, un savant qui causait dans le poste expliquait que la maladie était en quelque sorte une autre "allure de vie". Cette expression m'a fait comme un tilt car j'ai senti que je pouvais l'appliquer aussi à ma situation : une autre "allure de vie" ! A la fois vitesse, façon de marcher, attitude dans la vie, direction d'un voilier,... presque tous ces sens peuvent bien s'appliquer au fait ne plus avoir deux jambes en bonne santé ! Je n'ai pas marché aussi lentement depuis une enfance lointaine. Et encore, toute proportion gardée j'allais "à toute allure". Dans cette "allure de vie" se trouve aussi tout le reste, la restriction des activités, du travail. Le simple fait par exemple d'avoir à penser tout déplacement, que ce soit pour me lever, me mettre au lit, prendre le train où regarder la montagne où je ne peux pas encore grimper. Si vous avez encore cette possibilité de "bouger" sans vous poser de question, savourez ce bonheur. Il fait partie de ces milliers de petits "bonheurs" dont on ne prend conscience que lorsqu'ils diminuent ou disparaissent. Là normalement, si vous en profitez encore pleinement de ce "bonheur" de bouger vous devriez avoir un moment de plaisir. Et tout à l'heure, en prenant votre douche, en vous levant pour aller chercher votre tasse pour le petit déjeuner, vous accumulerez, comme des miles en avion, les bonheurs d'une belle allure de vie.

Maintenant quelques nouvelles du front. J'ai quitté le plâtre pour un nouveau fixateur, beaucoup moins intrusif que les précédents : une attelle ou Orthese01.jpgorthèse. Donc plus de trous ni de broches, je peux mettre un jean par-dessus, j'ai donc une "allure" plus normale de quelqu'un qui ne va pas si mal. Fini l'aspect "freaky" de l'Iizarof ! Un côté négatif, malgré les apparences je peux moins facilement marcher because cheville bloquée mais les points positifs sont plus nombreux. Le plus important est que c'est amovible. Donc par exemple j'ai pu aller dans l'eau et marcher presque comme avant, juste que j'ai encore besoin d'un support, béquille ou eau (souvenez-vous d'Archimède). Mais quel plaisir que de retrouver l'eau ! Début octobre on est même allé passer quelques jours au bord de la Méditerranée. Et de me retrouver ainsi devant la mer après plus d'un an 1/2 d'absence a provoqué une telle émotion que j'en étais submergé, en pleurant de bonheur. J'ai même pu nager ! (lien à cliquer).

Et puis, comme quoi tout arrive, une vrai bonne nouvelle : le dernier scanner que j'ai passé la semaine dernière à la clinique du Mail montre pour la première fois des progrès :"Par rapport au bilan réalisé il y a 5 semaines nette amélioration scénographique avec augmentation du volume du cal ostéopériosté et surtout augmentation du nombre de plages de ponts osseux continus au niveau de cette apposition périostée tant au niveau du tibia que de la fibula." En bas français, si j'ai bien compris, le péroné (fibula) qui a été cassé/collé en mars dernier au tibia au niveau de la fracture est maintenant bien attaché et l'os pousse bien tout autour ! Pour en savoir plus il me faut attendre le 25 novembre prochain rendez-vous avec nouveau chirurgien orthopédiste au CHU sud (je change de pôle), Celui qui s'occupait de mon cas, le Docteur B; est parti dans une clinique de la Croix-Rouge à Lyon. Il ne se trouvait mal considéré à Grenoble. Du peu que j'ai pu voir il semble que l'hôpital public souffre de cette rotation de ceux qu'il ne sait (peut) pas retenir. Je ne parlerai pas des examens de scintigraphie qui étaient censés m'éclairer sur l'état de l'infection osseuse car je risquerai de dire encore du mal de certains médecins. D'après l'infectiologue, le Docteur P. si ça consolide c'est qu'il ne doit pas avoir d'infection. Que D. l'entende il semble le seul à savoir ce qui se passe là-dessous...