Notre ami Robert donne pour médecine la définition suivante : "Science, ensemble de techniques et de pratiques qui a pour objet la conservation et le rétablissement de la santé; art de prévenir et de soigner les maladies de l'homme". A notre grand tord quand on entend le mot science la liaison est trop rapidement faite avec exactitude, pratiques objectives et reconnues et donc par extension confiance dans celui qui l'exerce. Un jour alors que je faisais part de ces réflexions à mon médecin généraliste il m'a répondu : "Ce n'est pas une science mais un art"voulant ainsi dire que selon celui qui l'exerce on peut avoir un beau résultat ou non !

Alors en tant que patient (celui qui souffre) que faire ? Qui n'a pas connu de situation où, écoutant un diagnostic ferme et définitif s'est posé ensuite la question : est-ce vraiment la seule solution ? Comment savoir ? Une des solutions c'est d'aller voir un autre praticien, en général il est conseillé d'aller dans une autre ville pour éviter soit des conflits soit que la confraternité ne joue trop. Maintenant la consultation d'Internet permet d'avoir plus d'informations mais avec le risque de faire des fausses routes à partir d'auto-diagnostic. Ceci étant avec un peu de temps et de pratique, ça permet de poser des questions, d'avoir des retours d'expériences qui sont loin d'être inutiles.

Dans les jours qui ont suivi ma première hospitalisation j'ai été témoin d'un rapport médecin/ patient assez étonnant. Il y avait dans ma chambre (mon infection n'avait pas encore été "découverte") un jeune garçon qui, suite à un grave accident de moto avait eu de multiples fractures. Alors que tout semblait consolidé, son kinésithérapeute,pour une raison que j'ignore, lui a cassé involontairement un poignet lors d'une séance. Il attendait donc d'être opéré et comme c'était un week-end, le chirurgien de garde qui est venu le voir, le Dr M. lui a dit : "je vous fais une greffe osseuse". Le jeune homme lui a alors demandé si il n'était pas possible d'éviter cette greffe comme cela avait été le cas pour toutes les autres fractures qu'il avait eues ? Ce chirurgien lui a alors répondu " je connais mon métier, je le pratique depuis xx années, soit je vous fais une greffe soit je ne vous opère pas !".Fin de la discussion. Le lendemain, son chirurgien traitant l'a opéré sans greffe et depuis il se porte très bien. Voilà ce qui m'a amené à être prudent et à poser plus de questions que ces praticiens ont l'habitude d'entendre. Je sens bien que cela énerve parfois. Visiblement, ils n'ont pas reçu beaucoup de formation sur la communication. Leur "matière" c'est l'humain, son corps. Ce ne sont pas des réparateurs de machines. Il y a un article dans Wikipédia sur les relations médecin-patient qui abordE la question en médecine du passage du «modèle paternaliste» vers le «modèle délibératif» Je suis certain que nous avons tous vécu, directement ou non, des expériences de chacun de ces modèles.